Linotype |
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Dates |
Première machine opérationnelle | 1886 |
Dernière machine fabriquée | 1976 |
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La
linotype est une machine qui produit des lignes de caractères en métal. Elle révolutionna l'imprimerie en 1886 lors de sa première utilisation en permettant un gain de temps considérable dans la composition d'un texte. Elle a été vendue à plus de 100 000 exemplaires dans le monde, jusqu'en 1976, quand l'impression au plomb fut remplacée par l'impression offset.
Le mot "Linotype" est la contraction de "Line o' type", qui est elle-même la contraction de "Line of types of characters".
Une linotype fonctionne en trois grandes étapes :
- La composition d'une ligne, en tapant sur un clavier pour faire tomber des "matrices" de caractères en creux.
- L'injection de métal en fusion sur les matrices pour réaliser une ligne de caractères en relief.
- Le tri automatisé des matrices pour leur rangement.
La linotype présente plusieurs avantages :
- Elle permet d'avoir toujours des caractères neufs, ce qui est un gros avantage car les caractères s'usent vite. Il n'est pas rare qu'au bout d'une semaine les polices soient à renouveler, à grand frais, car les presses à empreintes exercent une grande pression et affaissent les meilleurs polices de fonderie1.
- Elle permet un gain de temps pour l'assemblage des caractères, la justification des lignes (espaces variables pour avoir des marges régulières), et pour le rangement des caractères après leur utilisation.
- Elle permet un gain de place car les caractères sont fondus au fur et à mesure. Il n'est plus nécessaire d'avoir de grands stocks de caractères2.
- Les caractères sont alignés avec précision et les lignes sont bien calibrées.
- La linotype peut produire aussi des filets (traits pour souligner ou faire des cadres) et des vignettes de manière économique.
Avant l'invention de la Linotype, les journaux quotidiens ne dépassaient que rarement les huit pages
3, principalement par manque de temps.
Matrices. |
Matrices et leurs crans. |
Une espace-bande. |
Les matrices se présentent sous la forme de petits rectangles, ayant des oreilles et des indentations sur les côtés pour un bon guidage. Chaque matrice comprend deux moules, dont l'un sert habituellement pour un caractère normal et l'autre pour sa version en italique. Parfois le second moule sert pour une version en gras, ou bien pour un caractère différent. Ces moules se trouvent sur la tranche arrière de la matrice. Sur la tranche avant, le caractère est inscrit afin que le linotypiste puissent facilement relire la ligne qu'il a saisie. Chaque matrice a une forme de triangle évidée en haut. Ces triangles ont des petites encoches, qui sont spécifiques à chaque caractère, pour l'étape du rangement des matrices après leur utilisation.
Il existe des matrices pour faire des cadratins, des demis-cadratins, et des fines, mais généralement les espaces sont réalisés grâce aux "espaces-bandes", qui sont des sortes de lamelles plus épaisses en bas qu'en haut, sur lesquelles coulissent une sorte de matrice.
Magasin. |
Sous le magasin. |
Le magasin est une grande boite contenant toutes les matrices. Des sillons à l'intérieur forment des canaux. A chaque touche du clavier correspond un canal. Il y a habituellement 90 canaux (ou 72 canaux pour les gros caractères, ou même 55 canaux seulement). Chaque canal comprend un maximum de 21 matrices. Il est nécessaire d'en avoir plusieurs, car non seulement une ligne peut contenir plusieurs fois le même caractère, mais aussi car cela permet de composer une ligne sans avoir attendre que toutes les matrices de la ligne précédente soient revenues dans le magasin. Le magasin est placé au-dessus du clavier, sur une pente pour que les matrices descendent par gravitation, lorsque l'appui sur les touches du clavier fait descendre les tringles (tiges) qui font basculer les petits échappements qui retiennent les oreilles des matrices. Le magasin a une forme de trapèze, plus large en haut qu'en bas, car les matrices recyclées arrivent par le haut et pourraient avoir du mal à entrer dans un canal si sa largeur était trop juste.
Un magasin ne contient habituellement qu'une famille de caractères et qu'une seule taille de corps. Si l'on veut avoir une autre famille ou une autre taille, il faut changer de magasin. De nombreux modèles de linotype sont prévues pour avoir plusieurs magasins empilés les uns au dessus des autres, et ont un levier pour sélectionner tel ou tel magasin sans avoir à se déplacer.
Le magasin est posé juste au dessus d'une sorte de flûte de pan, dont les embouchures sont fermées ou ouvertes par l'action des touches du clavier.
Certaines linotypes ont un magasin auxiliaire sur le côté. Ce magasin contient 34 ou 28 canaux.
Les espaces-bandes ne sont pas contenues dans le magasin, mais dans un endroit particulier de la machine appelé la boite des espaces-bandes.
Clavier français
L'opérateur appuie sur le levier d'envoi à la fin de sa ligne.
Le clavier a habituellement 6 rangées de 15 touches, correspondant donc à 90 matrices différentes. Le clavier est divisé en trois grandes zones :
- à gauche, les lettres de bas de casse (minuscules)
- au milieu, les signes de ponctuation, les chiffres, les ligatures et les lettres spéciales (par exemple les petites majuscules)
- à droite, les lettres capitales (majuscules).
Les lettres ne sont pas classées par ordre alphabétique mais selon leur fréquence. Cette disposition dépend de la langue. Par exemple, en anglais le "t" et le "h" sont très employés car ils sont présents dans "the", "them", alors qu'en français il a été estimé que les lettres "l" et d" étaient plus employées car ils sont présents dans "le", "la", "les", "de", "du", "des". Cela a des conséquences sur l'ordre des canaux dans les magasins, et sur la distribution (le recyclage) des caractères.
La barre d'espace est verticale. Elle est située sur le côté gauche. Certains manuels recommandent de l'actionner avec l'annulaire de la main gauche, d'autres avec le petit doigt, mais on peut aussi se servir de la paume de la main.
Le linotypiste utilise ses deux mains au-dessus des parties gauches et droites du clavier. Ses avant bras se déplacent à la manière d'une paire d'essuie-glaces de voiture. Pour la partie gauche, la main gauche s'occupe des touches du haut, et la main droite des touches du bas. Pour la partie droite, c'est le contraire, avec la main droite qui prend en charge les touches du haut et la main gauche les touches du bas. Ou bien, la main gauche peut s'occuper de toutes les touches des deux colonnes de gauche, mais en utilisant le pouce pour les lettres du bas.
Si l'on appuie trop longtemps sur une touche, plusieurs caractères identiques peuvent descendre. Cela peut être une action volontaire, si l'on veut avoir des lettres redoublées, par exemple deux "l" ou deux "m" à la suite.
A la fin d'une ligne, le linotypiste ajuste parfois de la main gauche l'alignement des caractères, ou bien recadre un élément qui n'est pas tout à fait à la bonne place. Il appuie ensuite sur le "levier d'envoi" qui se trouve à droite du clavier. Cela fait transiter la ligne vers le haut par le premier ascenseur. Elle est ensuite poussée vers la gauche puis vers le bas dans la zone de moulage des caractères. Le levier est relié par une barre à une autre barre qui se trouve à gauche et qui est parfois utilisée pour amortir le retour vers le bas du levier.
Le creuset. |
La roue-moule. |
Le moule avec les flèches qui montrent les cales. |
Justification. |
La partie où sont fondues les lignes est appelée le "dispositif de fonte" ou la "fonte" ou la "clicherie" ("casting unit" en anglais)
4. Elle est située sur le côté gauche de la machine. Il s'agit de produire une "ligne-bloc" ("a slug" en anglais, qui est un mot désignant aussi une limace).
Le métal utilisé est constitué de 85% de plomb, 11% d'antimoine et 4% d'étain. Au départ, il se présente soit sous la forme de lingots, soit sous la forme de barres ayant un trou en haut pour être suspendues par un crochet au bout d'une chaine. On appelle familièrement ces barres des sardines, des saumons, ou des sucettes
5. Le lingot est déposé à la main dans le creuset, ou bien la sardine est descendue dans le creuset en relâchant la chaine. Un thermostat assure une température constante de 285 degrés Celsius (545 degrés Fahrenheit), afin que le métal soit liquide. Cette chaleur vaut à la technique de composition par la linotype le surnom de "composition chaude", que l'on oppose à la "composition mobile" où l'ouvrier assemble les caractères à la main dans son composteur.
Le creuset se trouve derrière une grande roue, appelée "roue-moule", qui contient 4 ou 6 moules, selon les modèles. Chaque moule est une zone rectangulaire qui correspond en longueur et en hauteur à la taille de la ligne-bloc désirée. La longueur du moule est déterminée par deux cales, une de chaque côté, que l'on appelle en anglais "precision liners". Elles sont prises en sandwich entre le corps et la tête du moule. Elles laissent entre elles un espace rectangulaire, appelé la "bouche", qui est plus ou moins long et plus ou moins haut selon la taille de ces blocs. Le moule est fixé à la roue-moule par des vis. Pour éviter les vissages et dévissages, la roue comporte quatre ou six moules différents, qui sont disposés pour former un grand carré ou un grand hexagone. A l'arrière du moule se trouve des conduits par où le métal va arriver.
A l'avant du moule se trouve la ligne de matrices. Celle-ci est maintenue entre des mâchoires comme dans un étau qui emprisonne la ligne quand elle vient dans la clicherie. Au tout début, le linotypiste règle l'écartement des mâchoires à la taille souhaitée, en tournant une manivelle. Il est important que les matrices soient bien serrées par les mâchoires, parce que sinon le métal sous pression pourrait passer entre elles et répandre des gouttes de métal un peu partout, y compris sur l'opérateur. De plus, si le métal s'introduit dans des pièces mobiles, il peut bloquer la machine. On appelle cela un "squirt" en anglais
6 et c'est un incident assez pénible parce qu'il faut tout nettoyer.
La clicherie comporte aussi un piston, un marteau, un éjecteur, trois couteaux et une tablette pour recevoir les lignes-blocs. Leurs rôles est décrit en même temps que celui de tout le processus de la prise du cliché :
- La sardine de métal, suspendue à sa chaine trempe dans le creuset, qui est à 285 degrés.
- L'opérateur appuie sur son levier droit.
- La ligne de matrices est soulevée par le premier élévateur, est poussée à gauche, est descendue par un second élévateur entre deux mâchoires qui se resserrent sur elle, à la longueur prédéterminée.
- Un grand marteau monte par en dessous. Il repousse les espaces-bandes vert le haut, ce qui écarte les mots, puisque chaque espace bande est plus épais en bas qu'en haut. L'opération dite de "justification" est ainsi réalisée. Il est possible de sélectionner au départ une justification à gauche, ou à droite, ou bien sur toute la ligne, ce dernier cas étant le plus fréquent.
- La roue-moule se déplace vers l'avant de quelques millimètres pour bien plaquer le moule qu'elle contient contre la ligne de matrices.
- Le piston, qui se trouve à l'arrière, près de la sardine, et qui plonge dans le creuset (on l'appelle aussi "plongeur" ou "plunger" en anglais) s'enfonce. Cela pousse du métal dans les petites trous de la bouche, remplissant ainsi tout le moule.
- Le métal en fusion refroidit rapidement au contact de la matrice qui est à une température plus froide, et grâce aussi à un circuit de refroidissement par eau ou par air selon les modèles.
- La roue-moule recule.
- La roue-moule tourne sur elle-même de 270 degrés (trois-quarts de tour). Ce mouvement permet au couteau, situé à l'arrière, d'ébarber la ligne-bloc en pied, c'est-à-dire de limer le bas de la ligne pour qu'elle soit bien droite et sans bavure. Ce mouvement place le moule sur le côté droit de la roue-moule, en position verticale.
- L'éjecteur, qui est une plaque de métal située derrière, se met en action pour pousser la ligne-bloc en avant, entre deux couteaux latéraux qui vont l'ébarber, pour faire une ligne bien droite et sans bavure sur ses côtés.
- La ligne-bloc tombe sur une tablette. Un petit marteau la pousse sur le côté pour la tasser avec les autres lignes déjà produite, et pour faire de la place à la ligne suivante.
- Pendant ce temps-là, à l'avant de la clicherie, les mâchoires se desserrent. Le marteau descend.
- Les matrices sont emmenées à mi-hauteur de la machine par un l'élévateur.
Tête du bras preneur sur lequel s'agrippent les matrices mais pas les espaces-bandes car elles n'ont pas de crans. |
Soulèvement des matrices pour être mises sur le rail. |
Rail de distribution avec ses rainures qui sont coupées à certains endroits. |
Chute d'une matrice. |
La distribution est l'opération de rangement des matrices dans les canaux adéquats du magasin et des espaces bandes dans leur boite. Le tri est réalisé grâce à la forme particulière du triangle qui se trouve en haut de chaque élément. Poursuivons la description du processus :
- A mi-hauteur, la ligne de matrices est poussée vers la droite.
- Le grand "bras preneur" s'abaisse. Son extrémité a une forme triangulaire avec des rainures qui lui permettent d'agripper les matrices. Les espaces-bandes ne s'y accrochent pas, car elles n'ont pas de crans.
- Les espaces-bandes sont poussées encore plus à droite pour rejoindre la boite des espaces-bandes.
- Le bras preneur se redresse en emportant les matrices.
- Un autre bras les pousse vers l'unité de sélection.
- Un échappement se balance régulièrement et fait monter les matrices une à une sur un rail dont le profil est en forme de triangle.
- Des vis sans fin font avancer les matrices suspendues au rail, lequel se trouve au dessus d'un magasin.
- Le rail a la particularité d'avoir des rainures qui s'interrompent à certains endroits bien précis, afin que les matrices qui ne possèdent pas certaines encoches, se trouvent libérées et chutent dans un canal particulier du magasin.
- Certaines matrices spéciales appelées "pi" vont jusqu'au bout du rail, et tombent grâce à un toboggan ("a chute" en anglais) dans un réceptacle près du clavier de l'opérateur. Ce sont des matrices pour des signes qui ne font partie des 90 du magasin.
Les lignes-blocs de la galée sont emportées par un autre ouvrier qui les dispose dans une "forme" pour faire une page. C'est l'étape de la mise en forme, ou mise en page du texte. Plusieurs pages d'un livre sont généralement imprimées d'un coup sur une grande feuille. Une fois que l'impression du nombre d'exemplaires souhaité est terminée, les lignes-blocs peuvent être recyclées. Comme elles ont été imprégnées d'encre, et ont accumulé des poussières de papier, il n'est pas recommandé de les remettre directement dans le creuset. La société Linotype vend des fourneaux qui présentent l'avantage de pouvoir éliminer les impuretés et économiser de l'énergie.
Linotypes au Chicago Tribune en 1931.
Une machine peut fondre jusqu'à six lignes à la minute, soit 360 lignes à l'heure, ou une ligne toutes les 10 secondes.
Un très bon opérateur peut produire 250 lignes de 52 lettres, soit 13 000 lettres par heure.
Les organisations ouvrières ont décrété qu'un opérateur doit faire 4 500 lettres par heure, corrigées, et ce pendant sept heures
7.
Matrices mal alignées. |
Réalignement manuel des matrices. |
Mise en place d'un nouveau magasin. |
Suite de la mise en place d'un nouveau magasin. |
Intervention sur la distribution. |
Nettoyage d'un moule. |
Nettoyage du piston. |
Le linotypiste doit accomplir d'autres tâches que celles de taper sur les touches du clavier :
- Il sélectionne les bons magasins. Lors d'un remplacement de magasin, il ne doit pas oublier de mettre ou d'enlever la longue baguette ou baïonnette à la base du magasin, sinon les matrices vont tomber par terre.
- Il adapte la machine à la taille en hauteur, en largeur, et en profondeur de la ligne à produire. Pour cela, il règle l'emplacement du doigt du composteur. Il choisit le bon moule parmi les quatre de la roue, ou bien il remplace un moule de la roue. Il règle le bon écartement des mâchoires. Idem pour les couteaux. Idem pour la lame d'éjection si celle-ci ne s'adapte pas automatiquement. Enfin, il sélectionne la justification souhaitée.
- Il doit faire attention à ce que les matrices soient bien alignées dans le composteur sinon elles risquent de ne pas pouvoir entrer dans la clicherie, ou de faire une ligne irrégulière de caractères, ou encore de créer des espaces par lesquels le métal pourra s'insinuer. S'il y a un défaut d'alignement, le linotypiste appuie tout simplement avec sa main gauche sur les matrices qui dépassent.
- Il fait basculer une petite manette pour les caractères italiques ou secondaires.
- Il peut être amené à utiliser des matrices qui ne sont pas dans les magasins. Il les insère à la main dans la ligne.
- Si une matrice indésirable descend, suite à l'appui par erreur sur une touche ou pour une autre raison, il la met de côté. Quand il en a un certain nombre, il les range dans le magasin en mettant à profit la faculté de tri de la machine. Il place donc ces matrices à l'entrée de la distribution.
- Il doit veiller à la bonne alimentation en métal du creuset.
- Il doit débloquer les matrices qui se coincent de temps en temps, notamment au niveau de l'entrée de la distribution quand l'échappement glisse sur la base d'une matrice.
- Il doit nettoyer les espaces bandes au moins une fois par jour.
- Il doit nettoyer régulièrement le piston qui pousse le métal avec une brosse en fer. S'il arrête la machine, il faut qu'il retire et nettoie le piston, sinon il sera bloqué quand le métal aura refroidi.
- Il doit lubrifier les parties mobiles. Le manuel indique 157 points à lubrifier en utilisant quatre sortes différentes d'huiles ou de graisses selon les points.
- Il doit nettoyer les petites cames qui permettent la descente des matrices.
- Il doit dépoussiérer la machine.
- Il doit intervenir pour tous les incidents qui empêchent le bon fonctionnement de la linotype, sauf si l'incident est grave et nécessite l'intervention d'un mécanicien.
La linotype pose plusieurs problèmes de santé.
Le bruit de la machine est assez important et peut altérer les facultés auditives. Pour s'en prémunir, le linotypiste peut se mettre des bouchons d'oreille. Il parait que le métier de linotypiste convient bien aux personnes sourdes.
Le plomb des caractères (les matrices sont en alliage à base de laiton) est nocif s'il est ingéré, pouvant causer le saturnisme. La société Linotype s'en défend : « Il nous arrive encore que des esprits chagrins s'obstinent à considérer le métier de linotypiste comme malsain et osent encore comparer le degré de nocivité existant entre la composition à la main et celle exécutée à la Linotype. Répétons encore une fois qu'il n'y a pas d'émanation plombifère à la Linotype. Des expériences faites par d'éminents chimistes et hygiénistes, des analyses sérieuses des gaz dégagés, permettent cette affirmation. »
8. Malgré tout, on met parfois un tuyau au dessus du creuset, pour conduire les fumées éventuelles vers l'extérieur.
Le revêtement du creuset est en amiante, ainsi que celui des mâchoires et des pinces des élévateurs, et d'autres parties
9.
La graisse, en dehors de son côté salissant, peut ronger la peau.
L'éclairage n'est pas toujours bien adapté. Des lampes sont nécessaires car la linotype fait de l'ombre par sa masse imposante, car elle est parfois placée dans un coin sombre d'une pièce, et car elle est utilisée de jour comme de nuit. Les ampoules doivent être bien choisies pour ne pas être trop fortes ni trop faibles, en fonction de la sensibilité des yeux du linotypiste.
L'inventeur de la linotype est Ottmar Mergenthaler. Il est né en 1854 dans la ville d'Hachtel, dans le land du Württemberg, en Allemagne. Son père est professeur. Ottmar apprend l'horlogerie. A l'âge de 18 ans, il émigre en Amérique et s'installe à Washington, où il travaille pour un cousin par alliance. En 1876, l'entreprise déménage à Baltimore, et il s'installe donc là-bas. James O. Clephane, lui demande de réaliser une machine pour l'aider dans son travail de duplication des documents pour les tribunaux. En 1877, un modèle est réalisé, mais les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances et le projet est abandonné. En 1878, il est naturalisé américain. En 1885, à la demande de Whitelaw Reid du journal le
New York Tribune, il fabrique une nouvelle machine, qu'il améliore ensuite pour faire la "blower". Il en est assez fier et la présente à Whitelaw Reid qui la renomme en "linotype". Elle est utilisée pour la première fois le 3 juillet 1886. Une entreprise est créée. Mais en 1888, il en démissionne. Il continue à travailler en sous traitance pour elle. Il meurt de tuberculose en 1899, âgé seulement de 45 ans.
La linotype est couronnée par le Grand prix à l'exposition universelle de 1889 à Paris. En 1892, 100 linotypes ont été fabriquées. En 1914, 10 000 linotypes. En 1954, 100 000. La production dure jusqu'en 1976.
Autres créations de la société Linotype
[Modifier]
La société Linotype fabrique aussi des presses, des outils pour couper, etc..
La société Linotype créé aussi des polices de caractères, qu'elle vend encore aujourd'hui
10. Pour certaines, elle a essayé de se baser sur des observations scientifiques
11. Elle a constaté qu'une bonne lisibilité nécessite un espace en haut assez important, un espace entre les lettres assez réduit, et une certaine forme des pleins et des déliés. Elle a appliqué ces principes notamment pour sa version de la police "Cheltenham Old Style", qui fut très populaire aux Etats-Unis. Elle a créé la famille Palatino qui a connu un grand succès.
2. Le gain d'espace pouvait atteindre un facteur 10 selon Millard B. Grimes,
The Last Linotype: The Story of Georgia and Its Newspapers Since World War II, Mercer University Press, 1985
3. http://www.asbestos.com/companies/mergenthaler.php
4. On n'emploie pas le terme "fonderie" car une fonderie sert pour créer des matrices.
6. http://freepages.genealogy.rootsweb.ancestry.com/~mcgowan/Dadstory/Starting.html
9. http://www.asbestos.com/companies/mergenthaler.php