Claude Mydorge
Claude Mydorge, aussi orthographié Midorge, (1585-1647), est un mathématicien et un physicien parisien, ami de René Descartes. Il est surtout connu pour ses notes et corrections à l'ouvrage de Jean Leurechon initulé Récréations mathématiques.
Vie [Modifier] Il est né à Paris en 1585, comme Richelieu. Son père est Jean Mydorge, seigneur de la Maillarde, conseiller au Parlement de Paris. Sa mère est Madelaine de Lamoignon, soeur de Chrêtien de Lamoignon, président au mortier et tante de M. de Bullion, surintendant des finances. Il est envoyé en pension au collège de La Flèche, où il a sans doute rencontré Marin Mersenne et peut-être aussi René Descartes, ou son frère aîné. Il épouse Mademoiselle de la Haye, fille d'un Auditeur des Comptes, soeur de M. de la Haye, ambassadeur à Constantinople, et du père jésuite, de la Haye1. Il est escuyer, conseiller au Châtelet, puis achète la charge de trésorier général de France en la Généralité d'Amiens, ce qui lui laisse du temps libre pour l'étude des mathématiques et de l'optique. Sa première publication date de 1622. Il s'agit de 24 pages pour réfuter une fausse quadrature du cercle. C'est un sujet à la mode en son temps. Il signe ce livret avec les initiales D.A.L.G, qu'il emploiera aussi pour ses autres ouvrages. On ignore ce qu'elles signifient. Elles ont parfois été attribuées, à tort, à Desargues2. Vers 1625, il prend connaissance du livre des Récréations mathématiques de Jean Leurechon, père jésuite et professeur de mathématiques à Pont à Mousson. Il ajoute 13 pages de notes pour l'édition de 1626, publiée à Paris chez l'éditeur, Jean Moreau. Il fait des observations astronomiques avec Gassendi en 1625. Il partage ses expériences d'optique avec Descartes, avant que ce dernier ne parte s'établir définitivement en Hollande en 1629. Mydorge correspond, notamment avec Pierre de Fermat à Toulouse et avec Jacob Golius, professeur à l'université de Leyde. Nicolas de Peiresc obtient ses livres par l'entremise des frères Dupuy. Vers 1630, il participe à une controverse au sujet du livre de Paul Yvon, seigneur de La Leu, Quadrature du cercle ou Moyen de trouver un quarré égal au cercle donné.., publié à La Rochelle en 1619. Il critique notamment la duplication du cube qui y est contenue. Claude Hardy et Jean de Beaugrand donneront deux autres réfutations. Il étudie les sections coniques un peu avant que Desargues et Blaise Pascal ne les étudient à leur tour. En 1634, il fait partie des cinq commissaires (avec Etienne Pascal, l'abbé de Chambon, Boulenger et Hérigone) chargés par Richelieu de donner leur appréciation sur les propositions de détermination de la longitude. Il s'oppose à cette occasion à Jean-Baptiste Morin, qui prétend avoir trouvé une solution, au moyen d'observations astronomiques, mais qu'il n'est pas possible de mettre en pratique avec les instruments de l'époque. Il fait partie de l'académie mathématique du père Mersenne appelée aussi academia parisiensis, qui rassemble notamment Etienne Pascal, Claude Hardy, Girard Desargues, Daniel Hay du Chastelet abbé de Chambon, Gilles Personne de Roberval, Jacques Le Pailleur, Ismaël Boulliau, Charles de Vion d'Alibray, Pierre de Carcavy. Les réunions ont lieu chez le conseiller Montholon, chez l'abbé Picot, ou au couvent des Minimes3,4 Il habite au palais des Tournelles5, où il décède en juillet ou en août 1647. Il déçoit ses héritiers en ne leur laissant qu'assez peu d'argent, ayant dépensé plus de 100 000 écus pour diverses expériences6. Il laisse trois petits traités manuscrits à son fils qui est chanoine du Saint Sépulcre à Paris : de la Lumiére ; de l'Ombre ; de la Sciotérique7. Livres [Modifier]
Notes [Modifier] 1. Adrien Baillet, La vie de Monsieur Descartes, Paris, 1691.
2. Il a été supposé que D.A.L.G. aurait signifié "Des Argues Lyonnois, Geometre", mais ce dernier signait "S.G.D.L." pour "Sieur Girard Desargues Lyonnois", cf. article de René Taton in J. Dhombres et J. Sakharovitch, Desargues en son temps, Paris, Albert Blanchard, 1994, ISBN 2-85367-188-7, page 36.
3. René Pintard, Le libertinage érudit dans la première moitié du XVIIe siècle, Paris, 1943, page 91.
4. Colin Fletcher, Mersenne, sa correspondance et l'academia parisiensis in Catherine Goldstein, Jeremy Gray, Jim Ritter, L'Europe mathématique, Paris, Les Editions de la Maison des sciences de l'homme, 1996.
5. Le palais des Tournelles n'existe plus. Il se situait près de la place de la Bastille et de la place des Vosges.
6. Gustave Cohen, Ecrivains français en Hollande dans la première moitié du XVIIe siècle, Paris, 1920.
7. Adrien Baillet, La vie de Monsieur Descartes, tome 2, Paris, 1691, page 325.
|