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Marek Halter

Marek Halter
Marek Halter en 1977
Marek Halter en 1977
Naissance1932 ou 1936
Lieu de naissanceVarsovie, Pologne
NationalitéFrançaise
EmploisEcrivain, militant, peintre
Livres principaux
1976Le fou et les rois
1983La mémoire d'Abraham
 

Aron Marek Halter (1932 ou 1936-) est un écrivain de langue française et un militant pour la paix dans le monde.

Sommaire
Enfance
Après la guerre
Peintre
Militant
Ecrivain
Homme publique
Contre la junte argentine
Contre la faim dans le monde
Contre la dictature soviétique
Europe, Abraham, SOS racisme
Fin de la guerre froide, paix en Palestine, mémoire de la Shoah
Femmes
Nouvelles inquiétudes
Livres
Notes

Enfance [Modifier]

Marek Halter est né à Varsovie en Pologne dans les années 30. Ses papiers d'identité français indiquent la date du 27 janvier 19321. Mais il conteste cette date en plusieurs endroits, affirmant être né 4 ans plus tard, en 19362. Son père, Salomon, est imprimeur, lui-même fils d'un imprimeur nommé Abraham. Sa mère, Perl, écrit des poèmes en yiddish. Il est encore très jeune lorsque les Allemands entrent en Pologne. Sa famille vit dans la partie de la ville réservée aux Juifs. Elle quitte la ville avant qu'un mur ne soit érigé tout autour du ghetto3. La famille va en Ukraine4 Elle arrive à Moscou en février 19415. Mais elle n'y reste que très peu de temps6Puis, elle va au Kazakhstan, à Novouzensk où elle reste un an7. Ensuite la famille déménage pour Kokand en Ouzbékistan. Un jour, ses parents tombent et vont à l'hôpital, mais heureusement ils survivent8. Sa petite soeur, Bérénice, meurt. Marek Halter raconte qu'elle avait été confiée à d'autres personnes, et qu'un jour, on lui aurait dit qu'elle était morte de faim. Marek Halter ne va pas à l'école, mais il sait tout de même lire. Son grand-père lui offre les Trois mousquetaires, et il va à la bibliothèque municipale. Il commence à raconter des histoires, notamment à d'autres enfants dont certains sont des voyous. Il remarque que le règlement de disputes avec des bandes rivales commence par un échange d'insultes, et que c'est lorsque l'arsenal verbal est épuisé qu'on en vient aux coups. Il note aussi que les voyous connaissent très bien la différence entre le bien et le mal, et qu'ils aspirent à la paix. Marek Halter intègre un groupe de "Pionniers" de sa ville et imagine qu'il sera choisi pour représenter sa ville lors de cérémonies officielles auprès du chef de l'Etat.

Après la guerre [Modifier]

En 1946, sa famille retourne en Pologne, à Lodz. Puis le 2 décembre 19489, elle s'installe en France où vit déjà un oncle. Aron Halter choisit de porter le prénom de Marek10 Marek Halter veut devenir un artiste. Il rencontre Marcel Marceau, lequel, bien que mime, lui aurait appris ses premiers mots de français11. Marek Halter raconte sa vie d'alors : « Nous habitions, mes parents et moi, un petit logement à la porte de la Chapelle. Je travaillais la nuit dans une imprimerie yiddish, rue Elzévir, et le jour je visitais le Louvre, je draguais les filles sur le pont des Arts, je rencontrais des amis peintres à Montparnasse et j'allais regarder “la bande à Sartre” à Saint-Germain-des-Prés. Je ne manquais aucune des manifestations qui allaient de la Bastille à la République ou de la République à la Nation »12.

Peintre [Modifier]

Il s'inscrit à l'École des beaux-arts de Paris où il étudie pendant deux ans13. Il se met à peindre. Il aime l'art moderne, mais il souhaite rester un peintre figuratif. Ses tableaux ne sont pas désagréables à regarder. Il n'essaye pas de choquer. Ses oeuvres sont plutôt calmes, presque apaisantes, ressemblant un peu à des dessins japonais, sans perspective ni ombres et lumières, avec des zones de couleur et des traits qui sont comme des veines, le tout faisant penser à de la marqueterie, mais qui serait faite avec des morceaux de marbre au lieu de morceaux de bois. En 1954, il est lauréat du Prix international de peinture de Deauville et lauréat de la Biennale d'Ancone. Il part en Argentine, où vivent des cousins. Ses tableaux sont exposés en 1955 à Buenos Aires. Il aime l'Amérique du sud14. En 1957, il est expulsé d'Argentine car il fréquentait des révolutionnaires15. De retour en France, il continue à peindre. Une exposition de ses tableaux a lieu en Allemagne dans les années 196016.

Militant [Modifier]

Marek Halter en 1977 manifestant pour la libération de prisonniers argentins

Etant d'un naturel très sociable, il se fait beaucoup d'amis, et il s'intéresse à la politique. Il commence à militer pour une cause qu'il va défendre toute sa vie : la coexistence pacifique des communautés.

En 1967, suite à la guerre des Six Jours, il fonde le Comité de la Gauche pour la Paix Négociée au Moyen-Orient17 avec Fernando Arrabal, Eugène Ionesco, Jean Cassou, Vladimir Jankélévitch. C'est vers cette époque que Marek Halter se marie avec Clara, une jeune journaliste parisienne. Au bout de quelques mois, l'association décide de publier une revue trimestrielle intitulée "Eléments"18, dont le premier numéro sort en décembre 196819. La direction de la publication est confiée à Clara Goldschmidt qui est l'ancienne femme d'André Malraux. Clara Halter est néanmoins la directrice effective de la rédaction jusqu'à l'arrêt du comité, vers 197120. Parmi les rédacteurs, on trouve Bernard Kouchner, Edgar Morin, Jean-François Revel.

Vers 1970, Marek Halter participe au soutien international d'Edouard Kouznetsov. Celui-ci est l'organisateur d'une tentative de détournement d'un avion pour faire sortir des Juifs d'URSS. Il est arrêté et condamné à la peine de mort. Mais grâce au soutien international, sa peine est réduite à 15 ans de prison.

Il commence à écrire des articles. Il fait paraitre deux albums illustrés de Mai 68. Il poursuit son activité de peintre, qui le fait vivre11.

Ecrivain [Modifier]

En 1976, le rédacteur en chef du journal Le Monde, Pierre Viansson-Ponté, qui apprécie ses articles, le pousse à écrire un livre entier. Il se met donc au travail. Il en résulte un roman intitulé, Le Fou et les rois. Pierre et sa femme Jeannine relisent et corrigent le texte. Pierre rédige une critique élogieuse dans les pages du Monde, où il utilise la formule : "Un homme, un cri" qui sera reprise plus tard par Marek Halter pour le titre d'un autre de ses livres. Bernard Pivot invite Marek Halter à passer dans sa célèbre émission littéraire, "Apostrophes", le 1er octobre 1976. Le fou et les rois rencontre un certain succès. Il est couronné par le prix "Aujourd'hui".

A partir de ce moment-là, Marek Halter opte pour la carrière littéraire, tandis que sa femme fait le chemin inverse en abandonnant le journalisme pour se lancer dans la peinture et la sculpture. Marek Halter commence à écrire environ un livre par an, en se faisant plus ou moins aidé par des spécialistes de l'Histoire et de l'art littéraire21.

Homme publique [Modifier]

Contre la junte argentine [Modifier]

En 1977, il dénonce la junte du général Jorge Videla, non seulement pour des considérations générales, mais aussi pour des cas particuliers comme celui du journaliste argentin Jacobo Timerman, directeur du quotidien de gauche La Opinion, qui est emprisonné en avril, et qui sera relâché un an plus tard sous la pression internationale ; comme le cas de sa cousine Anna-Maria Isola, petite-fille de sa vieille tante Regina, mais qui hélas sera retrouvée morte avec son mari, laissant une petite fille de 11 mois orpheline. C'est aussi l'année où débutent les marches silencieuses des "mères de la Place de Mai" en Argentine. Une association française, Nouveaux Droits de l'Homme, décide de les soutenir en manifestant devant l'ambassade d'Argentine à Paris. Marek Halter les rejoint et amène d'autres personnalités22. Il prolonge cette action en créant un comité de boycottage de la Coupe du monde de football qui doit avoir lieu en 1978 à Buenos Aires. Il explique : « C'était, me semblait-il, le meilleur moyen d'attirer l'attention de l'opinion publique sur la situation d'un pays voué à l'oubli par les états-majors des partis et leurs tactiques. L'ampleur qu'avait prise le mouvement de solidarité avec l'Argentine à travers le monde et les pressions sur la junte militaire qui s'en sont suivies justifiaient à elles seules cette campagne. »23.

Contre la faim dans le monde [Modifier]

En 1979, il reçoit un coup de téléphone de Jacques Attali, qui lui demande de s'engager dans une bataille contre la faim dans le monde. La première réunion a lieu chez Attali. La seconde chez Marek Alter qui a invité Bernard Henry-Lévy, Françoise Giroud, Guy Sorman, le docteur Robert Sebbag, Alfred Kastler, prix Nobel de physique, et Susan George. Ils créent une ONG Action internationale contre la faim, qui va rapidement devenir très importante. Elle a pour originalité de jumeler des villages d'Afrique et d'Asie avec des villages européens. Elle installe des pompes dans les zones arides. Elle envoie des experts en agriculture. Elle fait venir en vacances des enfants pauvres.

En 1980, Marek Halter obtient enfin la nationalité française grâce à Simone Veil24.

Contre la dictature soviétique [Modifier]

Parlant russe, il accueille de temps en temps des apatrides d'URSS, comme le violoncelliste et chef d'orchestre Mstislav Rostropovitch, qui est un grand ami d'Alexandre Soljenitsyne. Etant apprécié des Français, Rostropovitch aime venir à Paris. Il est reçu sur les plateaux de télévision, notamment par Jacques Chancel, qui anime une émission très populaire, "Le grand échiquier". Convaincu par Rostropovitch et par d'autres, Marek Halter décide de s'engager encore plus qu'avant dans le combat pour renverser ou au moins affaiblir la dictature en URSS.

Il crée et préside l'Institut international Sakharov qui réclame la libération d'Andreï Sakharov. Il reprend son idée de boycott sportif à l'occasion des Jeux Olympiques qui se déroulent à Moscou en 1980. Pour lui, c'est « la subversion par le sport : Orwell aurait apprécié. Cela se nomme un bon effet pervers »25.

En 1981, il se mobilise avec Bernard-Henri Lévy et Renzo Rossellini pour aider les rebelles Afghans en guerre contre les soviétiques. Ils créent un comité Radio-Kaboul libre. Une souscription est lancée qui permet d'acheter des émetteurs radios et de les livrer.

En 1982, il milite pour la libération du dissident Anatoli Chtcharanski, qui sortira finalement d'URSS en 1986 dans un échange. Il soutient Lech Walesa et son parti, Solidarnosc, en placardant des affiches à Paris.

Europe, Abraham, SOS racisme [Modifier]

Mme Simone Veil lui demande son aide pour créer la "Fondation européenne des sciences"26.

En 1983 est publié son grand roman intitulé La mémoire d'Abraham, qui est une saga racontant la destinée d'une famille de scribes puis d'imprimeurs, à travers les siècles, depuis la seconde destruction du Temple de Jesuralem en 70 après Jésus-Christ, jusqu'à la veille de la seconde guerre mondiale. Cela fait six ans qu'il y travaille, en se faisant aider par des documentalistes, par l'historien Patrick Girard pour constituer un arbre généalogique faux mais vraisemblable, et par un nègre réputé, Jean-Noël Gurgand. Le public est séduit par ce roman. Il est aussitôt traduit en plusieurs langues. C'est un best-seller en France et aux Etats-Unis. Il est récompensé par le prix du Livre Inter.

En 1984, il souhaite rappeler aux dirigeants polonais que l'histoire juive fait partie de leur pays, en offrant à Israël une sculpture qui commémore la révolte du ghetto de Varsovie27.

En 1984, il est co-fondateur du mouvement S.O.S. Racisme. Il raconte : « Ils sont venus me demander de l'aide tout au début, les inventeurs du mouvement. Harlem, Julien, Rocky, Eric et les autres. Ils m'ont montré leur badge : la petite main ouverte. Nous, les intellectuels façonnés par des idéologies mutilantes, nous n'aurions jamais trouvé ça tout seuls. Je leur ai demandé comment ils comptaient s'y prendre avec des racistes. "Nous allons leur parler", m'ont-ils dit simplement. Pas question de bâton, de brutalités, d'affrontement. Juste la parole. »28.

Fin de la guerre froide, paix en Palestine, mémoire de la Shoah [Modifier]

En 1986, il va à Moscou pour rencontrer enfin Andreï Sakharov, dont l'exil à Gorki vient d'être levé par le nouveau chef de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev.

En 1987, à Lyon, pendant toute la durée du procès de Klaus Barbie, il installe devant la mairie, un grand cube blanc contenant des photos de déportés et des dessins d'enfants juifs29.

En 1989, parait Les fils d'Abraham qui est la suite de La mémoire d'Abraham.

En 1991, il crée deux collèges universitaires français en Russie, l'un à Moscou30 et l'autre à Saint-Pétersbourg, dont il est président. Il y fait venir Jacques Chirac, Gérard Depardieu, François Furet et d'autres Français pour des conférences.

En 1992, il contribue au processus de paix entre les Israéliens et les Palestiniens, qui aboutira aux accords d'Oslo.

En 1993, Il est condamné en appel pour une tribune publiée dans Le Figaro sur le carmel d'Auschwitz où il mettait en cause la responsabilité des catholiques.

En 1993, il devient cinéaste en réalisant Tzedek. Les Justes, un documentaire de réflexion et de témoignages sur quelques Juifs qui ont échappé à la déportation. Il part en Pologne filmer plusieurs scènes où il rencontre Steven Spielberg, qui tourne La Liste de Schindler. Ils parlent de leurs projets respectifs, et Spielberg lui offre la possibilité de filmer des trains qu'il a loués pour sa production. Cela arrange bien Marek Halter, dont le budget réduit, ne lui aurait pas permis d'avoir de telles images31. En 1994, Les Justes est terminé. Il ouvre le Festival du cinéma de Berlin l'année suivante.

En 1996, les organisateurs du Salon du livre de Toulon prévoient de rendre hommage à l'oeuvre de Marek Halter. Le maire de Toulon, Jean-Marie Le Chevallier, déclare que cet hommage n'est pas opportun, car Marek Halter est un adversaire déclaré du Front national et de la municipalité démocratiquement élue à Toulon. Le salon a lieu quand même, mais un contre-salon est organisé quelques semaines plus tard dans la ville voisine de La Garde32.

En 1999, Marek Halter écrit Le judaïsme raconté à mes filleuls bien qu'il se déclare non croyant et non pratiquant, mais respectueux des religions33 Onze ans plus tard, il écrira Histoires du peuple juif et il dira « Moi, je ne crois en rien. Mais il faut croire que ces histoires sont advenues. Comme l’explique Freud, les groupes humains se définissent par rapport à leurs mythes. Peu importe que la guerre de Troie ait eu lieu pour les Grecs, c’est là-dessus qu’ils se sont forgé une identité. Pour les Juifs, c’est la même chose. »34. Marek Halter et sa femme n'ont pas d'enfants. Les filleuls sont nommés précisément dans le livre : Frédéric, fils de Pierre Verstraeten qui l'a accompagné chez Sartre vers 1950, Julien, fils de Bernard Kouchner, et Antonin, fils de Bernard-Henri Lévy.

Femmes [Modifier]

Dans les années 2000, Marek Halter entreprend l'écriture d'une trilogie la Bible au féminin. Il s'agit comme d'habitude de romans, où il met à profit son imagination fertile et ses talents de conteur pour s'immiscer dans les silences de l'Histoire. Le premier tome parait en 2003. Il est consacré à Sarah, l'épouse du patriarche Abraham. Le deuxième tome est Tsippora, épouse numide de Moïse, qui libéra le peuple juif de l'esclavage en Égypte. Le dernier tome est Lilah, la soeur d'un scribe qui institue impose au peuple juif le respect de la loi et du livre plutôt que de la force.

Continuant d'être inspiré par la vie des femmes aux temps bibliques, il va écrire d'autres livres sur ce thème : Bethsabée en 2005, Marie en 2006, La Reine de Saba en 2008, et Khadija en 2014. De ces ouvrages, c'est certainement celui sur la mère de Jésus qui sera le plus critiqué. Marek Halter s'y est montré particulièrement audacieux en imaginant que Marie aurait beaucoup poussé Jésus réduisant pratiquement ce dernier à n'être qu'un simple exécutant des volontés de sa mère, en donnant à Barabas un rôle de résistant aux Romains, et en émettant l'hypothèse que Jésus aurait été drogué avant d'être crucifié, ce qui lui aurait permis de supporter son calvaire et de se réveiller plus tard.

Marek Halter a toujours soutenu les mouvements féministes. Dés 2004, il parraine la nouvelle association Ni putes ni soumises35. En 2007, il parraine aussi l'association Paroles de femmes36. Il signe plusieurs pétitions en faveur de femmes en danger, par exemple en juin 2011, pour la réalisatrice tunisienne Nadia El Fani, qui est menacée à cause de son film Laicité Inch'Allah.

Le 10 juin 2008, Nicolas Sarkozy remet à Marek Halter les insignes d'officier de la Légion d'honneur.

En 2009, il reçoit le prix "Femmes de paix" pour sa trilogie sur les femmes de la Bible37.

Nouvelles inquiétudes [Modifier]

En 2009, suites aux élections israéliennes, Marek Halter se déclare déçu par la droitisation du gouvernement israélien. Il prévoit déjà les troubles de 2014 : « Tant qu'il y aura des tirs sur les kibboutz du Sud, les Israéliens demanderont au pays de les protéger. Israël se replie sur lui-même en cherchant la protection des gens qui crient fort »38.

En 2010, à l'occasion de "l'Année croisée France-Russie 2010", Marek Halter regrette la vision négative des médias français envers la Russie : "j'aurais aimé que cette année puisse réparer cela. [...] Il ne fallait pas attendre le général de Gaulle pour dire que l'Europe, c'est de l'Atlantique à l'Oural."39

En 2011, se produisent les révolutions du "printemps arabe". Marek Halter ne se montre pas avec Bernard-Henri Lévy, même s'il soutient les révoltes contre les régimes autoritaires. Plus tard, il constate l'échec en expliquant : « La liberté s'apprend difficilement. C'est une grande leçon. On a vu ce qui s'est passé Place Tahrir en Egypte : la liberté éclate, quelques mois après, finie la liberté. La liberté, il faut comprendre ce que c'est pour pouvoir la garder. »40.

En 2012, il est à Toulouse pour présider un concert en mémoire au compositeur juif, Viktor Ullmann mort à Auschwitz, quand Mohamed Merah tue un homme et trois enfants devant l'école Ozar Hatorah. Marek Halter participe évidemment à la marche silencieuse qui a lieu ensuite. Interviewé sur Europe 1, il dit qu'il y a une judéophobie, même si la France est moins antisémite que d'autres pays. Il y a un climat malsain avant les élections, par exemple à propos des nourritures halal et casher. Personne n'échappe à la violence puisqu'il y a aussi des tueries dans les écoles américaines, mais les fous américains sont différents des fous français. Il faut changer de langage car "les mots sont des actes" et un mot "pousse comme un grain, et on ne sait pas ce qui va sortir de là"41.

Fin 2012, il apporte son concours à un projet visant à créer une filiale de l'Université Paris-Sorbonne au Kazakhstan. Il fait partie d'une délégation qui se rend à Astana42. Un accord est conclu en septembre 2013 qui permet à l'Université nationale pédagogique d'Abaï d'Almaty de donner un cycle de conférences à partir de février 2014. Deux masters (relations internationales et conduite du changement) sont mis en place à Almaty à la rentrée 2014 pour 50 étudiants de l'université Abaï d'Almaty qui bénéficient de cours de français et d'une bourse du gouvernement kazakhstanais43,44. Il soutient aussi un projet d'Université à Pékin.

En 2013 parait son livre Faites-le !, où il conseille, non pas de s'indigner, mais de s'engager. Il reprend une phrase de la Bible qu'il a déjà citée dans d'autres livres : « Si ce n'est pas maintenant, quand ? Si ce n'est pas moi, qui pour moi ? Si je ne suis pas pour moi, comment puis-je être pour les autres ?" ». En réponse à des critiques, il précise sa signification : « A moi d'agir pour ma propre cause, le premier, si je veux de l'aide. Sans oublier le troisième volet de cet adage : si je sais lutter pour moi-même, je saurai le faire pour les autres, à l'inverse des belles âmes qui prétendent commencer par les autres, cherchent la solution universelle, ne la trouvent pas et s'indignent pour tromper leur impuissance. Lorsqu'ils l'inventent, stalinisme ou marxisme, c'est encore pire. »

En 2013, pour Roch Hachana, le nouvel an juif, il organise une fête chez lui comme les autres années, mais cette fois-ci, elle est plus médiatisée que d'habitude, sans doute en raison de la présence de six ministres en exercice (Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls, Christiane Taubira, Arnaud Montebourg, Yamina Benguigui, et Michèle Delaunay) et de beaucoup d'autres personnalités45.

En 2014, à la suite de l'enlèvement des écolières au Nigéria, il appelle à une mobilisation du monde musulman contre Boko Haram46. D'une manière générale, il pense qu'il revient aux Musulmans d'intervenir contre les Islamistes extrémistes47.

En 2014, il célèbre à nouveau Roch Hachana avec de nombreux invités dont deux membres du gouvernement : Manuel Valls, devenu premier ministre, et Bernard Cazeneuve, nouveau ministre de l’Intérieur.

En 2014, il s'inquiète des opérations militaires contre la Russie. « Imaginez une seconde qu’on installe des fusées braquées sur Washington à Mexico. Comment réagirait l’Amérique ? C’est pourtant ce que font les Américains ! Regardez un peu la carte : la Pologne, la Tchécoslovaquie, les pays Baltes, et maintenant l’Ukraine ! Ils veulent installer les bases de l’OTAN contre qui ? Contre la Russie ! Alors qu’on leur avait promis l’inverse quand le mur de Berlin est tombé ! [...] On peut parler. Ils ont lu les mêmes livres que nous. Ils écoutent la même musique que nous. Il faut aller – et je l’ai déjà proposé à nos hommes politiques – à Moscou et proposer un compromis.[...] Nous n’avons pas à faire la politique des Américains. L'Amérique a ses intérêts, qu'elle défend, ils ne sont pas toujours les mêmes que les nôtres. »48.
Puis suite au départ de Poutine du G20 de Brisbane, Marek Halter lui envoie un SMS qui intrigue les journalistes. Il explique qu'il lui a écrit « Bravo, bravo, bravo ! » parce que « Ce n'est pas mon ami politique. Mais, on n'invite pas quelqu'un pour l'humilier. [...] D'un seul coup, il y a un qui est devenu le paria. On l'invite pour l'engueuler, pour l'humilier. Vous avez vu ? Il y a une image terrible ! Le diner, ou le déjeuner je ne me souviens pas, le premier là-bas en Australie, tout le monde est assis autour des tables en train de rigoler. Il y a une table vide, où il y a seulement Poutine. Vous savez, comme on fait avec des enfants, qui ne sont pas gentils. On lui donne quelques claques et on le met [de côté] pour diner à part. »49.

Livres [Modifier]

  • Marek Halter, Mai 68 (album de dessins), Éd. de l'Avenir, Genève, 1969
  • Marek Halter, Le Quotidien (album de dessins), Philippe Reichenbach éditeur, 1970
  • Marek Halter, Le fou et les rois, Albin Michel, 1976, prix Aujourd'hui 1976
  • Marek Halter avec Edgar Morin, Mais, Oswald-Néo, 1979
  • Marek Halter, La vie incertaine de Marco Mahler, Albin Michel, 1979, aussi appelé Argentina, Argentina, Presses-Pocket, 1979
  • Marek Halter, La mémoire d'Abraham, Robert Laffont, 1983, prix du Livre Inter 1984
  • Marek Halter, Jérusalem, Denoël, 1986
  • Marek Halter, Les fils d'Abraham, Robert Laffont, 1989
  • Marek Halter, Jérusalem, la poésie du paradoxe, L. & A., 1990
  • Marek Halter, Un homme, un cri, Robert Laffont, 1991
  • Marek Halter, La mémoire inquiète, Robert Laffont, 1993
  • Marek Halter avec Eric Laurent, Les fous de la paix, Plon-Robert Laffont, 1994
  • Marek Halter, La force du bien, Robert Laffont, 1995
  • Marek Halter, Le Messie, Robert Laffont, 1996
  • Marek Halter, Les mystères de Jérusalem, Robert Laffont, 1999, prix Océanes 2000
  • Marek Halter, Le judaïsme raconté à mes filleuls, Robert Laffont, 1999
  • Marek Halter, Le vent des Khazars, Robert Laffont, 2001
  • Marek Halter, Sarah - La Bible au féminin, Robert Laffont, 2003
  • Marek Halter, Tsippora - La Bible au féminin, Robert Laffont, 2003
  • Marek Halter, Lilah - La Bible au féminin, Robert Laffont, 2004
  • Marek Halter, Bethsabée ou L'éloge de l'adultère, Pocket, 2005
  • Marek Halter, Marie, Robert Laffont, 2006
  • Marek Halter, Je me suis réveillé en colère, Robert Laffont, 2007
  • Marek Halter, Le journal de Rutka, suivi de Ma soeur Rutka et de Les juifs et la Pologne, Robert Laffont, 2008
  • Marek Halter, La Reine de Saba, Robert Laffont, 2008
  • Marek Halter, Le Kabbaliste de Prague, Robert Laffont, 2010
  • Marek Halter, Histoires du peuple juif, Arthaud, 2010
  • Marek Halter, L'inconnue de Birobidjan, Robert Laffont, 2012
  • Marek Halter, L'Odyssée du peuple juif, J'ai Lu, 2012
  • Marek Halter, Faites-le !, Kero, 2013
  • Marek Halter, Khadija, Robert Laffont, 2014

Notes [Modifier]

1. Il est né le 27 janvier 1932 selon "son état civil français", dit l'encyclopédie Larousse http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Aron-Marek_Halter_dit_Marek_Halter/185519. Le journaliste Christophe Deloire donne aussi cette date dans « Marek Halter. L'homme qui a tout vécu... », Le Point, 28 avril 2005 http://contacttv.net/i_dossier_recherche_contenu.php?id_rubrique=201&id_article=517. Patrick Girard, son ancien collaborateur, sourit : « Il n'est pas dans l'escroquerie. Il s'est mis dans un piège et n'arrive pas à s'en dépatouiller. S'il refaisait l'histoire de sa vie, il vérifierait les dates. » Marek Halter semble confirmé cette année de naissance à la page 23 de son livre, Le Judaïsme raconté à mes filleuls (Pocket, 2001), car il écrit « j'avais 9 ans » dans une scène qui se situe logiquement en 1941 http://www.islamisme.fr/marek-halter-homme-qui-a-tout-vecu-ou-affabulateur/
2. Par exemple, son livre Je me suis réveillé en colère, chapitre "Un sans-papier" contient un dialogue avec un fonctionnaire parisien qui lui demande "Halter, Aron ? Né en 1932 à Varsovie, Pologne ?". Il réplique : "Non, je m'appelle Halter, Marek, né en 1936 à Varsovie, Pologne." Et il ajoute un commentaire : "La date de naissance ne me préoccupait pas outre mesure. J'étais jeune. Quatre ans de plus ou de moins, je m'en moquais pensant avoir devant moi l'éternité". Voir aussi l'article http://www.performarts.net/performarts/index.php?option=com_content&view=article&id=1509:halter&catid=19:entretiens&Itemid=24.
3. Dans son livre Faites-le !, Marek Halter raconte "Une nuit, nous avons, mes parents et moi, quitté le ghetto. Les Allemands n'avaient pas encore muré les portes et l'on pouvait passer facilement du côté arien.". De plus, le journaliste Christophe Deloire a recueilli le témoignage de Rachel Hertel, fille d'amis proches de ses parents, qui confie : "les parents de Marek [...] disaient être partis juste après l'éclatement de la guerre, en 1939."
4. Voir son livre Un home, un cri : "des journées de marche dans les plaines gelées d'Ukraine"
5. La date est précisée dans son livre La force du bien : "on nous a expédiés à Moscou en février 1941"
6. Voir son livre Un homme, un cri : "Moscou, donc. Je n'avais fait qu'y passer"
7. Voir son livre Un homme, un cri : "ils nous expédièrent dans un kolkholze près de Novouzensk, aux confins des steppes kazaks. Un long voyage en train [...] Nous sommes restés un an au kolkhoze. Je triais des pommes de terre. Les gens étaient pauvres et gentils"
8. Sa mère est décédée en 1978, et son père quelques années avant, écrit Marek Halter dans Un homme, un cri
9. Le journaliste Deloire a vérifié la date dans les archives du ministère de l'Intérieur français, http://contacttv.net/i_dossier_recherche_contenu.php?id_rubrique=201&id_article=517
10. A FR3 Marseille, en 1984, Marek Halter explique que son nom vient de "Meïr Ikhiel Halter", qui était le nom de son grand-père à Varsovie http://contacttv.net/i_dossier_recherche_contenu.php?id_rubrique=201&id_article=519. L'explication se trouve aussi dans son livre Un homme, un cri. Il déclare qu'il n'aime pas le personnage biblique d'Aron car il a fait construire le veau d'or. Dans son livre, Je me suis réveillé en colère, chapitre "Un sans-papier", il raconte : « J'ai dû me battre vingt durant pour retrouver mon prénom. A cet "Aron" immuable, un autre fonctionnaire ajouta enfin mon vrai prénom, Marek, en le soulignant d'un trait noir et en ajoutant : "Prénom usuel". »
11 a b. http://www.performarts.net/performarts/index.php?option=com_content&view=article&id=1509:halter&catid=19:entretiens&Itemid=24
12. Dans son livre Un homme, un cri
13. Emission L'heure de vérité, diffusée sur France 2 le 27 novembre 1994, voir http://www.ina.fr/video/CAB94104577
14. Il se servira de souvenirs de ce séjour dans son roman, La vie incertaine de Marco Mahler qui raconte les déboires d'un jeune peintre mêlé à des groupes terroristes.
15. Il raconte cela dans Le point en juin 1984 : « Peron courtoisement me fait expulser. »
16. http://contacttv.net/i_dossier_recherche_contenu.php?id_rubrique=201&id_article=517
17. Le titre de cette association est indiqué sur la revue Eléments (jusqu'en 1971, selon le site http://www.livre-rare-book.com). Souvent ce titre est déformé, les mots "de la Gauche" étant omis ou remplacé par le mot "International", et le mot "Moyen-Orient" étant remplacé par "Proche-Orient". Peut-être que l'association aurait changé de nom. Dans son livre Le Judaïsme raconté à mes filleuls, vers le milieu du livre, Marek Halter note "Comité international pour la paix négociée au Proche-Orient"
18. Ne pas confondre avec une autre qui s'appelle Eléments pour la civilisation européenne, créée en 1969, et qui est plus connue, ne serait-ce que parce qu'elle existe encore.
19. Il est parfois dit à tort, que la revue aurait été créée en 1967
20. Il est parfois indiqué 1977, mais il semble que ce soit plus tôt
21. http://contacttv.net/i_dossier_recherche_contenu.php?id_article=516&id_rubrique=201
22. http://www.ndh-france.com/category/actions_emblematiques/argentine-320-semaines
23. Dans son livre, Un homme, un cri
24. Il raconte cela dans son livre, Je me suis réveillé en colère, chapitre "Un sans-papier" : « j'ai dû attendre trente ans pour être naturalisé, grâce à Simone Veil, alors ministre de la Santé de Giscard. »
25. Un homme, un cri
26. Cette information vient de l'émission L'heure de vérité, diffusée sur France 2, le 27 novembre 1994, voir http://www.ina.fr/video/CAB94104577, mais le nom de la fondation n'est peut-être pas exactement celui-là. Sur internet, on trouve des variantes, telles que "Fondation européenne de la science", "Fondation de l'Europe des sciences et de la culture", "Fondation de l'Europe des sciences et des cultures", etc. De toutes manières, cette fondation n'a pas l'air d'être très active.
28. Un homme, un cri
29. http://contacttv.net/i_dossier_recherche_contenu.php?id_rubrique=201&id_article=517
30. Voir le site du Collège Universitaire Français de Moscou http://www.moscuf.org/fr et un article à l'occasion des 20 ans du collège http://fr.ria.ru/tribune/20111012/191461665.html
31. Marek Halter raconte sa rencontre avec Spielberg dans son livre Faites-le !
32. http://www.humanite.fr/node/144858
34. Voir l'interview donnée à Paris Match en septembre 2010 : http://www.parismatch.com/Culture/Livres/Marek-Halter-qu-est-ce-qu-etre-juif-153943.
35. http://www.leparisien.fr/essonne/les-celebrites-invitees-des-ni-putes-ni-soumises-11-10-2004-2005363300.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.fr%2F
36. http://ripostelaique.com/Rendez-vous-laiques-et-feministes.html
39. http://fr.ria.ru/discussion/20100301/186155175.html
40. Emission KTOTV, Marek Halter et Pierre Boncompain, janvier 2013
42. http://www.ambafrance-kz.org/Visite-de-Marek-Halter-au
43. http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/kazakhstan/la-france-et-le-kazakhstan/
44. http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/une-antenne-d-une-universite-francaise-creee-au-kazakhstan-2790/
45. En 2009, il y avait des ministres du gouvernement précédent (Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Roger Karoutchi, Frédéric Lefebvre) ainsi que Manuel Valls qui est un ami de longue date http://gaelle.hautetfort.com/archive/2009/09/21/roch-hachana-fete-chez-marek-halter.html
46. Interview sur Euronews du 20 mai 2014 http://fr.euronews.com/2014/05/20/marek-halter-jattends-une-mobilisation-dans-le-monde-musulman-contre-boko-haram, et vidéo http://www.youtube.com/watch?v=LC36H_No9ow
47. Emission "Ce soir ou jamais" du 25 avril 2014 de Frédéric Taddeï, http://www.youtube.com/watch?v=o7pI-Eairrc
49. http://videos.tf1.fr/infos/2014/marek-halter-voici-le-sms-qu-il-a-envoye-a-poutine-ce-week-end-8520136.html

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